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Israël a-t-il agi seul ou en coordination avec les Américains?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'aérodrome de T4 à Homs. ©Sputnik

Les États-Unis auraient donné leur feu vert à la frappe israélienne du 9 avril contre l'aérodrome T4 qui a coûté la vie à 14 personnes dont 7 conseillers militaires iraniens prétend le Wall Street Journal dans son édition du 17 avril.

Citant des responsables des services de renseignement américains qui s'expriment sous couvert d'anonymat, le journal affirme que l’armée israélienne a frappé l’aéroport syrien T4 après le feu vert de l'administration Trump. Depuis cette frappe qu'Israël n'a toujours pas officiellement revendiquée, un jour ne passe sans que la presse israélienne n'évoque la perspective d'une riposte iranienne qui lui fait visiblement peur.  

L'attaque, à en croire le journal, a été lancée après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu eut consulté Donald Trump. De concert avec la presse israélienne, le Wall Street Journal prétend ensuite que l'attaque israélienne a ciblé les batteries de la DCA qui venaient d'être déployées à T4 et qui auraient pu être utilisées par "les Iraniens" contre les chasseurs israéliens. 

L'article ne prend toutefois pas compte du démenti formel du Pentagone et de ses alliés français et britannique dans les heures suivant la frappe contre l'aérodrome T4. Le 9 avril, le département à la Défense a officiellement démenti toute implication dans cette frappe attribuée dès les premières heures à Israël.  

À quoi joue Israël?

L'article du Wall Street Journal fait suite aux mises en garde des officiels israéliens lancées ces derniers jours contre l'Iran et la Russie. Lundi, le ministre israélien des Affaires militaires, Avigdor Lieberman, avait mis en garde la Russie contre toute tentative destinée à "limiter l'action israélienne en Syrie et dans la région". Le lendemain, le ministre a mis en état d'alerte les troupes israéliennes dans le Golan occupé ainsi que sur les frontières avec le Liban sur fond d'une information qui a fait le tour des médias le 17 avril avant d'être démentie par l'armée syrienne : de nouvelles attaques au missile israéliennes dirigées contre les aéroports d'al-Dumayr et de Homs. 

Les experts politiques croient voir dans cette somme d'informations contradictoires publiées et republiées par les sources israéliennes la crainte d'avoir à faire face seul et sans appui des Américains à la fois à l'Iran et à la Russie. Les "frappes-farces" menées le 14 avril contre la Syrie n'ont pas non plus été de nature à apaiser les craintes de Tel-Aviv, celles-ci allant au contraire croissant puisque l'agression tripartie s'est avérée un fiasco total. 

L'expert des questions internationales, Jafar Qanadbachi revient sur la campagne médiatique et militaire israélienne et affirme : " la disparition de Daech a porté un coup dur à ce qu’Israël considère comme son périmètre sécuritaire. D'où ses efforts destinés à faire impliquer les États-Unis dans des combats en Syrie. Pour le régime israélien qui se sent encerclé par l'axe de la Résistance et la Russie, toute confrontation militaire directe relève du suicide. Autant donc, faire appel aux Américains. Seul hic : ces derniers ne donnent pas l'impression de vouloir s'engager militairement en Syrie". 

Le ministère russe de la Défense avait annoncé dans un communiqué que deux F-15 d’Israël étaient auteurs des frappes à l’aéroport de Homs. Dans ce sens, Israël a convoqué l’ambassadeur d’Israël en poste à Moscou. Le président Poutine a lancé une sévère mise en garde contre Israël qui "n'a pas le droit de violer la souveraineté syrienne". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV